mercredi 23 janvier 2013

LE ROI DES ZAMUNDA ENCOURAGE SES VAILLANTS GUERRIERS PÈRES ET FILS DES DES CITOYENS TCHADIENS suite

ANT---TChad_Army_AML-90_07012008_news_001

L’armée nationale tchadienne : un essai d’état des lieux

                                                                                                                                                                Le Tchad a décidé d’envoyer 2 000 hommes pour soutenir la MISMA au Mali. 200 hommes des forces spéciales sont déjà déployés à Niamey, au Niger, pour verrouiller la frontière avec le Mali. Pour autant, on s’interroge beaucoup sur le net sur l’efficacité supposée des forces tchadiennes, qui fournissent le contingent africain le plus important jusqu’ici.
L’armée tchadienne est l’héritière de la colonisation française, à l’indépendance, en 1960. Les Forces Armées Tchadiennes gardent cette dénomination sous la présidence de Tombalbaye (1960-1975) puis du général Malloum (1975-1979). Lorsqu‘Hissène Habré s’empare du pouvoir en 1982 contre son rival Goukouni Oueddei, ses troupes, les Forces Armées du Nord (FAN), servent de noyau à une nouvelle armée nationale, baptisée FANT (Forces Armées Nationales du Tchad). Sous le régime d’Hissène Habré, les FANT comprennent des soldats de plusieurs ethnies, en particulier des Toubous, des Zaghawas et des Hadjerai. Lorsqu’Idriss Déby chasse Hissène Habré du pouvoir en décembre 1990 et devient le nouveau président du Tchad, et malgré une tentative de réorganisation de l’armée sous l’égide de la France afin qu’elle soit plus représentative du pays, les forces tchadiennes, devenue l’Armée Nationale Tchadienne, sont de plus en plus dominées par l’ethnie Zaghawa. Depuis fin 2011, après quelques coupes, l’ANT comprendrait un peu plus de 30 000 hommes (18 000 dans l’armée de terre, 7 à 10 000 dans la gendarmerie, 2 à  5 000 dans la Garde nationale et nomade du Tchad).
Depuis la prise du pouvoir par Idriss Déby, en 1990, l’armée tchadienne est surtout dédiée à la lutte contre les différents mouvements rebelles opposés au pouvoir central au Tchad. En février 2008, des mouvements rebelles, sans doute appuyés en sous-main par le Soudan qui reste leur sanctuaire et qui a un lourd contentieux avec le président tchadien, avaient réussi une offensive éclair sur N’Djamena, l’assaut n’étant brisé que par des chars T-55 et des hélicoptères de combat Mi-24 dans les rues mêmes de la capitale. L’armée tchadienne a une certaine expérience de la contre-insurrection mais aussi de combats de plus grande intensité : il ne faut pas oublier que la guerre civile couplée à l’intervention libyenne entre 1978 et 1987, contrebalancée par l’intervention française (à trois reprises), a été largement remportée, au sol, par des tactiques mises en oeuvre par l’armée d’Hissène Habré (à suivre ici, un article sur le sujet, dans les prochaines semaines, quand je l’aurais fignolé).
L’affrontement latent avec le Soudan et l’offensive des rebelles en 2008, brisée de justesse, ont par ailleurs conduit à de nombreux achats de matériel. L’Ukraine avait vendu au Tchad 2 hélicoptères Mi-24 en 2007, deux autres Mi-24 et 3 avions d’attaque au sol Su-25 Frogfooten 2008, la même année 80 véhicules de combat BMP-1 et 8 véhicules de transport de troupes BTR-3E, ainsi que 12 000 armes légères en 2006-2007. Aujourd’hui, l’armée de l’air tchadienne alignerait 6 Su-25 Frogfoot, une escadrille complète, dont certains avaient été utilisés en mai 2009 pour bombarder, sans doute, des positions rebelles au Soudan. En 2008, la France, toujours présente au Tchad avec le dispositif Epervier remontant à l’intervention libyenne (1986), avait cédé 25 VAB à l’armée de terre. Le colonel Kadhafi avait aussi, avant sa chute, soutenu le renforcement de l’armée d’Idriss Déby, qui avait pris le pouvoir en 1990 avec son appui. En 2006, 2 Aermacchi SF 260, avions légers utilisés pour des attaques au sol contre les rebelles, ont été réparés par la Libye. En février 2008, celle-ci aurait également fourni des munitions pour les chars T-55 et les hélicoptères Mi-24. En 2007-2008, le Tchad a également touché pas moins de 82 AML-90 Eland Mk 7, des véhicules blindés armés d’un canon de 90 mm fournis par la Belgique (rachetés à l’Afrique du Sud) via la France. Israël a livré également un certain nombre de véhicules blindés légers RAM-2000 depuis 2006. La Bulgarie a vendu deux automoteurs d’artillerie 2S1 au Tchad en 2008 et un autre pays d’Europe de l’Est avait déjà fourni deux hélicoptères Mi-171 en 2006. Le poing blindé tchadien repose encore sur les vénérables T-55, mais probablement une vingtaine sur les 60 disponibles en 2008 avaient été détruits par les rebelles lors de leur offensive. Un Mi-24 avait sans doute été également perdu. L’armée de terre dispose également d’autres véhicules blindés, en particulier de construction française : ERC-90, des plus anciennes AML-60/90, des VLRA…
L’une des meilleures unités actuelles de l’armée tchadienne serait celle, antiterroriste, créée en juin 2004, entraînée par  des unités américaines MARSOC lors de la Pan Sahel Initiative, avec un régiment à trois bataillons, en tout au moins 450 hommes (sic) depuis 2005. Mais on dispose de peu d’informations sur cette unité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire