Décès du Commandant des Forces Spéciales Tchadiennes au Mali ce 22 février 2013. Qui est-il?
Le Commandant Abdel Aziz Hassane Adam, Commandant des Forces Spéciales tchadiennes au Mali, est décédé ce jour du 22 Février à 5h45 à Kidal au Nord du Mali. Le Commandant Abdel Aziz est lauréat 2001/2003 de l’Ecole d’Etat Major, au Mali. Entre 2004 et 2005, il a été tour à tour à Burundi, Cote d’Ivoire, RCA, etc., dans le cadre des opérations de maintien de la paix. Au sein de la DGSIE, il était Directeur adjoint de la Direction des Actions Réservées (DAR). C’est une direction des opérations très spéciales, rattachée directement à Deby, c’est le fer de lance de Deby à l’encontre de toutes les rebellions que ce dernier a eu à combattre à travers le monde.
A la différence du reste de la troupe tchadienne, les Forces spéciales forment un corps à part et sont en première ligne avec les Français.
Avec la mort du Commandant, saura-t-on exactement la situation des tchadiens sur le front malien ? On sait tout simplement qu’ils sont face à face avec les djihadistes, seuls avec les français. Selon certaines sources, les tchadiens sont déployés les premiers avant les français et ce sont eux qui encaissent en premiers les coups. Combien des blessés tchadiens depuis leur séjour au Mali ? Combien des morts ? Le régime de Deby garde un mutisme coupable. Il y a eu d’autres morts tchadiens avec le Commandant des forces spéciales. Selon nos sources, « le kamikaze djihadiste est carrément monté sur les couchages des tchadiens.»
Correspondance particulière depuis Bamako
Mali, le grain de sable
Beremadji Félix nous fait de la lumière.
La mort du Commandant des forces spéciales tchadiennes et de ses 13 compagnons, ramène au devant de la scène nationale, le rôle, la place et la situation des tchadiens sur le front malien. Un journal satirique français avait imagé l’arrivée des soldats français au Mali. A leur descente d’avion les français ne trouvent aucun militaire malien sur place, alors ils demandent à un passant : « mais où sont les maliens ? » et le passant de répondre : « ils sont dans les bistrots, en train de suivre la CAN ! » Aujourd’hui on se pose la même question par rapport aux troupes de la CDEAO, où sont-elles ? Entrain de commenter dans les bistrots l’après CAN ? Ainsi donc, si on ne s’est fié qu’aux troupes ouest-africaines ou aux nombreuses résolutions de l’ONU, le Mali aurait été occupé et pour longtemps par cette bande d’obscurantistes, moyenâgeux et rétrogrades des djihadistes. Que les pourfendeurs du néocolonialisme et autre françafrique trouvent l’intervention française au Mali obsolète et incongrue, c’est une autre affaire, mais pour les maliens en particulier et les africains en général, ce n’est plus le cas. Oui, les interventions françaises en Afrique furent jadis obsolètes et incongrues, mais pas celle présente du Mali ; celle là, elle est salutaire et salvatrice ; on ne peut imaginer ce que serait le Mali et le reste de l’Afrique sahélienne si les djihadistes n’ont pas été stoppés par l’intervention française : une pandémie incurable.
L’intervention française soutenue par des appuis des pays africains, devrait permettre de chasser les djihadistes hors du Mali, diminuer substantiellement leur capacité de nuisance dans la sous région, permettre au Mali d’organiser des élections libres et transparentes et régler la question touarègue dans le cadre des institutions républicaines existantes. Ce vaste programme idéal ne peut être possible à condition d’enlever le petit grain de sable qui continue à faire grincer la machine. Ce petit grain de sable s’appelle la complicité ou la connivence entre les français et le MNLA, ce groupuscule sécessionniste, truffé des djihadistes et des narcotrafiquant et par qui la calamité a envahi le Mali. Une question : pourquoi il n’y a pas des troupes maliennes à Kidal ? Pourquoi les français patrouillent ensemble avec les éléments de MNLA à Kidal? Quand on sait que toutes les actions que les djihadistes effectuent au Nord du Mali, surtout celle qui a causé la mort des 13 tchadiens, est effectuée avec la complicité des éléments du MNLA.
L’homme de la rue a toujours accusé la France d’être derrière les rebellions touarègue. C’est le bâton que la France agite si les pays du Sahel producteurs de l’uranium expriment des velléités nationalistes ou essaient de faire évoluer en leur faveur les contrats existants, insistent ces mêmes mauvaises langues. Mais aujourd’hui le contexte est tout à fait diffèrent. Sans escamoter la question réelle et objective touarègue en Afrique de l’Ouest, continuer à entretenir des relations douteuses avec un groupe par qui le mal est rentré, un groupe qui continue à exiger la partition du Mali « puisque ‘elle refuse la présence de l’armée malienne à Kidal» (AFP du 13 Fév.), non seulement corrobore les inquiétudes des locaux sur le rôle de la France dans l’émergence des rebellions touarègue, mais aussi risque fort d’entacher durablement la beauté de l’opération Serval.
Beremadji Félix
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